Le Monde titre : "Débat sur l'identité nationale : "Bon débarras !"", pour Nicolas c'est "10 mesures pour l'hexagone", moi je vous propose juste deux textes d'Abd El Malik.
De son vrai nom Régis Fayette-Mikano.
L'idée générale des deux textes m'interpelle et m'intéresse.
N'importe quel jeune (ou moins jeune) dit de famille modeste peut se retrouver dans certaines de ces lignes...
Bien sur ce ne sont pas des paroles d'évangiles, mais ça vaut la peine de prendre quelques minutes pour les lire ou les écouter...
Ça aide aussi à comprendre...
J'ai choisi ces deux titres mais l'album entier est intéressant.
Je ne suis pas issue de l'immigration mais je sais par contre qu'il n'est pas facile de "s'intégrer" quand on est pas comme les autres...
Je ne parle pas de couleur de peau.
Je ne parle pas de religion.
Juste pas comme les autres, pas les mêmes moyens financiers alors bien sur pas les mêmes centres d'intérêts, pas les mêmes valeurs, etc..
"On est près voire plus de 60 millions mais on ne voit que soi.
Alors que c'est dans le regard de l'autre finalement qu'on devient soi.
Je suis le gars de tess, le mec de banlieue qu'aurait pu finir shooté à l'héroïne.
Pendu dans une cellule ou rempli de colère salissant la belle religion qu'est l'Islam en ne pensant qu'à détruire.
Mais les yeux de quelqu'un m'ont dit un jour que tout ça ce n'était pas moi.
Et alors seulement à ce moment là j'ai pu devenir l'homme que tu vois.
Mais si tu dis sans cesse de nous qu'on est pas chez nous, qu'on est pas comme toi.
Alors pourquoi tu t'étonnes quand certains agissent comme s'ils étaient pas chez eux, comme s'ils étaient pas comme toi.
Et ce Noir ou ce Rebeu que tu croises dans la rue, quel regard lui portes-tu?
Parce que c'est ce regard qui va déterminer chaque lendemain de son existence et de la tienne aussi.
Parce qu'être français sur le papier ne suffit pas si dans tes attitudes y a pas la même reconnaissance aussi.
Le temps presse et c'est pas repeindre les murs qu'il faut mais mettre la lumière dans les êtres.
On est près voire plus de 60 millions mais on ne voit pas soi. Notre identité est dans les yeux de l'autre comme dans un miroir on se voit.
Sous le voile de cette musulmane peut se cacher un être libre transi d'amour et de respect pour la République.
Mais que dit le regard sous l'emprise d'une forme de peur médiatique?
Sous sa kippa peut-être un être totalement épris de justice.
Mais que dit le regard sous l'emprise d'une forme de mode médiatique?
Porter le changement comme un fardeau sur son propre chemin de croix.
Et se dire que c'est pas possible parce que c'est ce que le regard de l'autre nous renvoit.
Alors on se réveille chaque lendemain de ce qu'est notre existence.
En ayant la conviction toujours un peu plus profonde qu'on ne mérite pas de reconnaissance.
Comment veux-tu qu'on pense autrement si personne te calcule?
Le temps presse on est des êtres pas juste une addition, une soustraction ou une division dans un de leur calcul.
On est près voire plus 60 millions mais ils ne voient qu'eux.
C'est ce qu'on se dit jeune de cité quand en famille le soir on est devant la télé.
C'est ce qu'on se dit quand ce qu'on voit à l'écran ne reflète en rien la réalité qu'on connaît.
C'est dans le regard de l'autre qu'on devient soi, mais s'ils ne voient qu'eux?
Alors nos principes resteront inertes comme la pierre dans laquelle ils sont gravés.
C'est contre cela qu'on doit se battre et quand tout ça sera terminé.
Je veux dire au terme de notre existence, avoir été debout jusqu'à la fin sera notre ultime fierté.
Au fond il n'y a que la Vérité qui ait d'yeux pour ma part. Et si je n'ai pas réussi à vous convaincre de cela.
C'est moi qui n'ai pas été à la hauteur.
Au fond il n'y a qu'la Vérité qui est Dieu pour ma part.
Et si je n'ai pas réussi à vous convaincre de cela.
C'est moi seul qu'il faut blâmer pour ça.
Le temps presse faut qu'on bouge et pas juste attendre que les choses changent. "
Paroles d'HLM Tango d'Abd El Malik (paroles récupérées là)
"Je m'souviens , maman qui nous a élevés toute seule, nous réveillait pour l’école quand on était gamins, elle écoutait la radio en beurrant notre pain, et puis après elle allait au travail dans le froid, la nuit, ça c’est du lourd.
Ou le père de Majid qui a travaillé toutes ces années de ses mains, dehors, qu’il neige, qu’il vente, qu’il fasse soleil, sans jamais se plaindre, ça c’est du lourd.
Et puis t'as tous ces gens qui sont venus en France parce qu’ils avaient un rêve et même si leur quotidien après il a plus ressemblé à un cauchemar, ils ont toujours su rester dignes , ils n'ont jamais basculé dans le ressentiment, ça c’est du lourd , c’est violent.
Et puis t'as tous les autres qui se lèvent comme ça, tard dans la journée, qui se grattent les bourses, je parle des deux, celles qui font référence aux thunes, du genre "la fin justifie les moyens" et celles qui font référence aux filles, celles avec lesquelles ils essaient de voir si y’a moyen, ça c’est pas du lourd .
Les mecs qui jouent les choses zerma devant les blocs deal, un peu de coke, de temps en temps un peu de ke-cra (crack) et disent « je connais la vie moi monsieur ! », alors qu’ils connaissent rien, ça c’est pas du lourd.
Moi je pense à celui qui se bat pour faire le bien, qu'a mis sa meuf enceinte, qui lui dit j’t’aime, je vais assumer, c’est rien, c’est bien, qui va taffer des fois même pour un salaire de misère, mais le loyer qu’il va payer, la bouffe qu’il va ramener à la baraque, frère, ça sera avec de l’argent honnête, avec de l’argent propre, ça c’est du lourd.
Je pense aussi à ces filles qu’on a regardé de travers parce qu’elles venaient de cités, qu'ont montré à coup de ténacité, de force, d’intelligence, d’indépendance, qu’elles pouvaient faire quelque chose de leur vie, qu’elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient de leur vie, ça c’est du lou
rd.
Mais t’as le bourgeois aussi, genre emprunté, mais attention je n'généralise pas, je dis pas que tous les bourgeois sont condescendants, paternalistes ou totalement imbus de leur personne, je veux juste dire qu’il y a des gens qui comprennent pas, qui croient qu’être français c’est une religion, une couleur de peau, ou l'épaisseur d’un portefeuille en croco, ça c’est bête , c'est pas du lourd , c’est...
La France elle est belle, tu le sais en vrai, la France on l’aime, y’a qu’à voir quand on retourne au bled, la France elle est belle, regarde tous ces beaux visages qui s’entremêlent.
Et quand t’insultes ce pays, quand t’insultes ton pays, en fait tu t’insultes toi-même, il faut qu’on se lève, faut qu’on se batte dans l’ensemble, rien à faire de ces mecs qui disent "vous jouez un rôle ou vous rêvez", ces haineux qui disent "vous allez vous réveiller", parce que si on est arrivé, si on est arrivé à faire front avec nos différences, sous une seule bannière, comme un seul peuple, comme un seul homme, ils diront quoi tous ?
C’est du lourd, du lourd, un truc de malade….."
Paroles C'est du lourd d'Abd El Malik
http://www.dailymotion.com/swf/x74kn4
Abd Al Malik - C'est du lourd !
envoyé par AbdAlMalik. -
Ca respire une peu le vécu quand même tout ça !
Rédigé par : Yann | 10/02/2010 à 01:00
Ça vallait la peine de les découvrir, en effet!
Rédigé par : le coucou | 12/02/2010 à 01:00
@Yann : un peu oui...
@Le Coucou : d'abord merci de ton passage, ravie de t'avoir permis de découvrir ces textes.
Rédigé par : Marie | 13/02/2010 à 01:00
Abd El Malik ne fait pas des discours, c'est toute la différence, non ?
:-))
Rédigé par : Monsieur Poireau | 13/02/2010 à 01:00
@Monsieur Poireau : Effectivement ;-)
Rédigé par : Marie | 14/02/2010 à 01:00
J'aime vraiment ces deux chansons et cette artiste, juste si je peux me permettre il s'appelle Abd Al Malik et non Abd El Malik.
Rédigé par : Antoine | 28/11/2010 à 01:00
@Antoine : merci pour la correction. Je vais faire la modification.
Rédigé par : Marie | 01/12/2010 à 01:00