Tout le monde dit avec orgueil que le système de soins français est le meilleur au monde, et c'est sans doute vrai sur bien des points.
Je ne sais pas comment ça se passe à l'étranger mais je sais par expérience qu'en France on a encore un grand pas à faire dans l'accompagnement des malades !
Je ne parle pas de ceux qui vont faire un court séjour dans un hôpital pour une opération bégnine de "l'appendicite" ou de quelque chose du même genre, non je parle de ceux qui sont atteint d'un "longue maladie" comme on se plaît à dire !
Déjà je crois qu'il faut préciser qu'en matière de psychologie, de pédagogie et d'humanité certains médecins ne connaissent pas les définitions de ces mots et encore moins leur application lors de l'information des malades sur les résultats de leurs examens ! (Deux de mes collègues et amis en ont fait la triste expérience)
Récement le médecin qui venait d'annoncer à l'un de mes amis qu'il avait un cancer du poumon, et qui naîvement lui déclarait qu'il ne se sentait pas malade, renchérissait en lui précisant "je ne vous dis pas que vous avez la grippe, je vous dis que vous avez un cancer !" le tout en utilisant un ton proche de l'agressivité ! (l'air de dire t'es abruti ou quoi ?)
Mon autre ami par contre lui s'est vu qualifier sa maladie d'un cancer quasiment pas grave sauf que maintenant les premières séances de chimio effectuées pour le cancer pas grave ne font pas effet ! (et la changement de ton !)
Est-ce vraiment utile de minimiser ou d'accentuer la gravité de l'affection ?
Qui aujourd'hui ne sais pas que le cancer est une maladie grave et très souvent mortelle ?
Ne peut-on pas respecter la personnalité de chaque individu et l'accompagner dans sa maladie plutôt que de lui donner dès la première visite un bouquin qui vous donne toutes les adresses des associations (et démerdez vous avec ça mon gars !)?...
Ne serait-il pas mieux de prendre un fil conducteur afin d'énumérer et répertorier tous les problèmes qui découlent de cette annonce qui souvent fait l'effet d'une explosion ? Plutôt que d'annoncer à postiori que le traitement peut rendre stérile à un jeune-homme de 30 ans ?
Je sais que les médecins font de longues études, et notamment les spécialistes comme les cancérologues mais il faut reconnaître que certains ne donnent pas dans la dentelle pour annoncer les résultats à leurs patients, et ça c'est vraiment dommage.
Certains vont réagir peut-être et se battre mais pour d'autre c'est l'abattement complet !
Déjà atteint dans leur corps par la maladie, il faut en plus que certains malades se battent jours après jour, heure après heure contre la dépression qui les harcèle.
Comme si , lutter pour supporter les traitements médicaux n'était pas suffisant.
On sait tous que le moral tient une grande part dans la guérison ou dans la rémission.
Je pense à toutes les personnes qui n'ont pas la chance d'avoir un parent, une personne de leur entourage pour les "accompagner" dans la maladie et les aider à maintenir leur la tête hors de l'eau.
Il faut être attentif, la maladie est tellement injuste, insidieuse, hasardeuse, elle frappe quand on s'y attend le moins.
La médecine n'est pas une science exacte, me dit souvent mon médecin généraliste, est-ce de la modestie de sa part de le reconnaître ?
Est-ce une façon déguisée de dire qu'il ne veut pas prendre le risque de faire des pronostics ?
Peut-être est-ce sa façon à lui d'encourager les gens à se battre ?
Je ne sais pas quelle est la solution idéale mais comme j'aimerais qu'on n'abandonne plus les malades à leur triste sort en se disant qu'il y aura bien quelqu'un pour s'en occuper !
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